Dernier week-end à la maison

L’opération approche, c’est le dernier week-end à la maison … après avoir rêvé pendant des semaines de faire “une dernière plongée” je décide avec isa qu’il est plus sérieux de rester au calme.

Au fond de moi je sens la pression qui monte doucement, je ressent aussi celle d’isa qui commence à vibrer … alors laissons filer le week-end calmement.

Pour moi c’est le début du vif du sujet,  c’est maintenant que je commence à faire ma préparation mentale, comme pour une épreuve sportive, je déroule les étapes, j’essaye de visualiser ce qui va se passer pour que je soit prêt et pas dans l’improvisation. Je ne prépare pas grand chose sur le plan matériel (organisation du lit et autres aménagements physiques, je ne suis pas doué pour ça) mais par contre comme avant une grosse randonnée : je regarde sur la carte par où il faut passer, je repère les points de bivouac, les points d’eau etc.).

Appliqué à l’opération c’est en plusieurs phases, je m’imagine les grosses étapes et ensuite je zoome sur chaque partie sachant que c’est probablement pas tout à fait comme ça que ça se passera et je bénéficie de ma petite expérience dans le domaine (une opération au poignet il y a 20 ans).

  • douche avant de partir
  • route
  • arrivée à la clinique
    • enregistrement du dossier, blabla administratif (donc avoir tout dans une chemise prête pour ne pas perdre de temps)
    • aller dans ma chambre, ranger mes affaire, m’habiller avec la blouse “cul nu” la charlotte et les chaussettes en papier
    • attendre …
    • brancard ou fauteuil roulant pour aller au bloc
    • anesthésiste
    • piquûre
    • basculer dans le grand someil
    • bip bip bip de la salle de réveil
    • bouche sèche/pâteuse/être dans le coltard, avoir du mal à se réveiller, voir passer des gens, entendre des sons inhabituels
    • voir défiler les néons du plafond pendant que le brancardier me ramène dans ma chambre
    • chambre, délais, monde, infirmière, questions gros vrac
    • la surprise … en prenant conscience des modifications qui me sont arrivées, pansement, perfusion
    • sensation de froid, chaud
  • suite … et là je m’interdit de visualiser, pour moi le but est ici, la suite ça sera “pas à pas”, j’ai visualisé l’aller simple pour aller jusqu’au but de la rando, une fois que j’y serait on avisera

Je me déroule ce scénario 10 à 15 fois tout le week-end, je veux que d’une manière mon moi profond l’assimile pour pas qu’il panique quand on sera dans la phase où je n’aurais plus la main, je ne veux pas qu’il déconne en salle de réveil, je veux qu’il sache que c’est une étape prévue, normale et qu’elle sera suivie d’une autre étape, qu’il ne déraille pas que c’est normal et qu’il n’essaye pas de modifier le cours des choses.

Vous avez le droit de me prendre pour un dingue, je ne sais pas d’où je sors ça, on ne me l’a pas appris, je l’ai construit en écoutant des gens, en lisant des choses et en me construisant ma propre idée de tout ceci. Je n’ai aucune idée de savoir si ça marche, mais j’ai observé que chaque fois que je me prépare mentalement avant une épreuve elle se passe bien. Peut-être qu’elle se passerait bien sans préparation, je n’en sais rien et je n’ai pas envie de faire de tests en aveugle comme c’est la grande mode en ce moment.

Accompagnement post-op

Dans le même domaine, l’accompagnement “psychologique” (au sens large) post-op est capital, en ce sens je suis vraiment reconnaissant au kiné qui m’a suivi pour tous ses bons conseils et ses mots simples et justes : il a calmé mes ardeurs sur les deux premiers mois et a grandement contribué à ce que je ne fasse pas de bêtises … puis semaines après semaine il m’a accompagné dans la (re)prise de confiance en moi pour que je puisse me relancer à sortir et faire du sport comme avant. C’est un beau métier, merci Michel !

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