Pour que vous ayez une idée de ma situation je dois remonter loin …
- entre 5 et 15 ans j’ai fait beaucoup de gymnastique, de mémoire mon équipe a été plusieurs fois championne de France, c’était 3 entraînements de 2h par semaines plus les stages pendant les vacances, compétitions le week-end … j’ai stoppé suite à un accident (muscle de l’épaule déchiré, ligament très étiré voir déchiré) bref poubelle pour la compétition;
- ensuite j’ai fait du tennis (on utilise l’autre bras), du roller, du patin à glace, de la voile, du vélo, de la marche, de la rando, un peu d’escalade, bref plein de sports de plein air;
- au niveau professionnel je suis “dans l’informatique” au sens large, je passe énormément de temps assis/avachis devant un ordinateur comme tout ado/jeune adulte qui se retrouve devant un écran;
- autour de mes 20 ans je rencontre un kiné-osthéopate (Bernard, un kiné-osthéo extraordinaire, c’est le papa de ma copine de l’époque) qui me dit de faire une radio et de passer le voir au cabinet un jour (ma démarche n’est pas naturelle), c’est lui qui me diagnostique une belle scoliose … avant ce jour là je n’avais jamais fait de radio du dos, je me souviens avoir eu de temps en temps “mal au dos” mais comme tout le monde. C’est lui qui m’explique des choses qui vont structurer la vie de mon dos:
- ne surtout pas faire quelques gestes “fatals” pour moi
- rotation du tronc avec charge au bout des bras;
- mouvement du bassin avec un déséquilibre;
- tout ce qui est “décalage vers la droite”;
- mes muscles dorsaux sont beaucoup plus développés à droite qu’à gauche;
- chaque fois que je vais faire une connerie ma vertèbre se décalera, mes muscles vont tirer au maximum et ceux de droite vont gagner accentuant ainsi le décalage de la vertèbre, il faudra alors dans ce cas patienter, détendre (voir même prendre des médicaments pour détendre les muscles) et ensuite avec l’aide d’un osthéo “qui ne fait pas craquer” remettre la vertèbre en place tout doucement et sans forcer puis ensuite la stabiliser, “rien de compliqué en soit” mais bon …
- il m’accompagne pendant plusieurs mois où je fais des exercices de renforcements musculaires chez lui et où il s’attelle à redresser tout ça;
- ne surtout pas faire quelques gestes “fatals” pour moi
- les années passent, je vais le voir une fois tous les ans ou tous les deux ans, parfois bloqué, parfois “en préventif” et parfois “au cas où”, je quitte sa fille mais il ne m’en tiens pas rigueur du point de vue médical en tout cas;
- je me souviens de quelques étapes où je me suis retrouvé bloqué du dos :
- en vtt au milieu de la forêt entre arcachon et cazaux où j’avais l’habitude d’aller rouler … obligé de téléphoner à ma soeur pour qu’elle vienne me récupérer au bord d’une route que j’ai mis 2h à rejoindre en me traînant à pied;
- …/…
- en 2016 ma société va mal, “j’en ai plein le dos” (on est 7 et je me sens responsable de tout) … je pars au Cambodge faire un break pour 1 mois dont une grosse semaine sur une île où je fais tous les jours au moins 30 minutes d’étirements et de renforcement musculaire le matin et de la natation, ça me fait un bien fous et je reviens de ce voyage bien plus en forme physiquement;
- en 2017 ma société dépose le bilan, je suis un peu au bout du rouleau et j’ai besoin de me prouver à moi même que je peux faire “quelque-chose”, je pars 3 mois à Bali pour passer des niveaux de monitorat de plongée, je stoppe toute activité statique devant un ordinateur, je suis toute la journée en mouvement (ou presque), je fais attention à ne pas porter de bouteilles de plongées et quand je le fais j’en porte une au bout de chaque bras pour équilibrer la charge, je perds du poids et je me muscle comme je l’étais à 20 ans, je suis très très en forme et mon mal de dos ressemble à un lointain souvenir, il m’arrive même de sortir le soir courir le long de la plage à Sanur (alors que j’ai toujours détesté courir);
- à mon retour de Bali je m’installe dans le Gard à côté d’Alès pour des raisons sentimentales dont l’objet n’est pas ce blog 🙂
- une de mes préoccupation principale est de trouver un osthéo-qui-ne-fait-pas-craquer et coup de bol le courant passe super bien avec un jeune osthéo installé ici, un mec remarquable qui fait ce qu’il faut et trouve exactement mon problème de dos et me dis la même chose que Bernard et s’occupe très bien de moi, je vais le voir une fois ou deux par an (avant/après un voyage en avion par exemple pour vérifier que tout est en place);
- 2019 ma mère nous quitte, je passe du temps à son chevet avec mes sœurs et je me revois en train de faire les mouvements “interdits”, j’essaye de l’aider à se déplacer entre son lit et la chaise, je me contorsionne, je sens mon dos qui rouspète mais je ne l’écoute pas et puis un jour je m’entends lui dire “je peux pas maman, je peux pas te porter jusqu’à la chaise, j’arrive pas à te soulever … elle est dans mes bras, toute légère, elle me demande pas grand chose, juste de pouvoir bouger de 2m pour pouvoir uriner” … mais j’y arrive pas, ce moment me hantera longtemps, je vais me reposer et me rends compte alors que mes dorsaux droit sont tendus à mort et que c’est un miracle si ma vertèbre n’a pas fait “clac”
- à mon retour à Alès je vais voir mon osthéo qui me dis qu’il y a bien un soucis, j’y retourne 3 fois dans l’année et en Novembre je l’entends me dire “y a un truc de différent qu’il n’y avait pas avant”, au fond de moi je sens bien que quelque-chose à bougé, il me conseille de faire une radio pour y voir plus clair
- mon généraliste n’aime pas faire des radios “pour voir” (comprenez là sans fracture ou sans besoin “réel”) et je ne peux pas lui en vouloir, à force de se faire irradier pour tout et rien on va finir par chopper un cancer …
- novembre/décembre 2019 je ne peux pas suivre ma famille lors de grande balades en front de mer, fin décembre je ne fait du ski que 3 jours sur la semaine complète, la situation n’évolue pas dans le bon sens
- janvier 2020: séjour ski avec notre club de plongée: ça va … je ne fais pas le dingue et laisse les fous skier entre eux doucement mais je me régale quand même